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SUD vous propose de lire un texte dont le thème principal est "les enfants
talibés" texte écrit par ARONA BATHILY étudiant sénégalais depuis 5 ans en
FRANCE.

16 juin 2007 : Journée de l’enfant africain
Le Sénégal, à l’instar de ses
pays frontaliers le Mali, la Guinée ou la Gambie, est profondément frappé
par la mendicité des enfants des rues, et plus précisément de ces enfants
que l’on appelle talibés.
Un talibé est un jeune garçon de 4 à
15 ans placé par ses parents sous l’autorité d’un marabout qui doit leur
assurer l’apprentissage du Coran, les héberger, les nourrir…..La plupart de
ces enfants talibés sont issus de parents généralement très pauvres
qui espèrent ainsi une meilleure éducation pour leurs enfants.
Or de nos jours la réalité est trop souvent
tout autre ; ces enfants sont envoyés quotidiennement dans les rues des
villes africaines pour procéder à la mendicité en sollicitant quelques
pièces aux passants ou encore les restes des repas aux portes des maisons.
Mais cet argent issu de la mendicité leur
profite t’il ? Non bien évidemment ! Le soir venu ils doivent tout remettre
à leurs soi-disant marabouts qui les exploitent sans pitié.
Cette mendicité représente une activité très
lucrative pour les marabouts du Sénégal et des autres pays d’Afrique. En
effet, puisque la population africaine est élevée dans une forte tradition
communautaire, c'est-à-dire que le plus riche, quelque soit sa richesse,
doit la partager avec le plus pauvre, les enfants peuvent retourner le soir
chez leurs maîtres avec plus d’argent que ce que gagne un manœuvre pour une
journée de travail.
Pire encore, ces enfants dépouillés de leurs
biens, errant pieds nus dans la rue, sont fréquemment frappés s’ils ne
ramènent pas l’argent demandé et leurs conditions de vie sont extrêmement
précaires (mauvaise conditions d’hygiène, manque d’eau potable…).
Au Sénégal, ce phénomène de maltraitance et
d’exploitation des enfants est de plus en plus mis en exergue par certaines
ONG qui militent pour la protection de l’enfance et pour l’éradication de ce
fléau par divers moyens de sensibilisations. Le gouvernement sénégalais
décrie lui aussi les nombreux méfaits de cette mendicité.
La place de ces enfants n’est pas chez un de
ces marabouts peu scrupuleux, leur place n’est pas non plus dans la rue mais
elle est bien dans une école qui se charge de leur assurer une instruction.
L’enfant africain mérite d’être éduqué,
scolarisé comme ses homologues du reste du monde et sa maltraitance doit
être combattu avec beaucoup d’énergie.
Le 16 juin, c’est la journée de l’enfant
africain et à cette occasion faisons entendre :
Stop à l’exploitation des enfants !!! Vive
l’enfant africain, vive l’enfant du Monde !!!
Arona BATHILY
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